L’école de Ste-Croix, sauvée……pour cette année

Nous avons appris le 25 août que nos 2 emplois aidés ne seraient pas renouvelés, malgré l’accord verbal de Pôle emploi…Alors…alors…..

Le lundi 4 septembre, les parents d’élèves ont refusé que leurs enfants soient accueillis dans la classe, estimant que Christian, le maître, ne travaillerait pas dans de bonnes conditions, aussi bien au niveau de la sécurité qu’au niveau pédagogique. Sur les 18 enfants attendus, 9 ont moins de 7 ans, dont 6 en CP.

Les parents se sont organisés pour accueillir les enfants de 8 heures à 17 heures, pause méridienne incluse, dans les locaux de la mairie, pendant 3 semaines ! …. Un planning a été établi avec 2 adultes par tranches de 2 ou 3 heures. Tout le monde s’est investi et les enfants ont été entourés par des parents qui proposaient des activités, des grands parents et des habitants de Ste-Croix et de Pontaix qui apportaient gâteaux et friandises….Ils n’ont manqué de rien sauf d’école ! Beaucoup étaient effectivement impatients de retrouver leur classe et leur maître !

Jusqu’à ce que les démarches portent leurs fruits.

Manifestations devant la sous préfecture, barrage filtrant à l’entrée de Die, courrier et entretiens avec d’autres communes, le sous préfet, l’Inspecteur académique, le sénateur, les médias …..

Le 25 septembre, après un accord de principe sur le renouvellement des contrats aidés, Stéphanie et Coralie reprenaient leur place auprès des enfants, pour la garderie du matin, du midi et du soir et pour une présence, à tour de rôle dans la classe.

Notre école est sauvée……jusqu’à la rentrée prochaine…..Cette aventure a soudé les parents, les enfants et les élus de Ste-Croix dans un projet commun, dynamique et cohérent autour du plaisir du vivre ensemble.

Josiane Brocaud

Edito

Bien sûr l’herbe jaunit, les animaux entament les fourrages d’hiver, la Sûre est à sec et les champignons sont absents…Mais les colchiques fleurissent, les couleurs de l’automne nous enchantent et l’on profite jusqu’aux derniers moments de ces belles journées d’un été qui se prolonge.

Alors verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Dans la vallée les multiples activités « citoyennes » font florès : l’aménagement d’un bac de culture devant l’EPI, les projets de fours à pain qui avancent, la transformation de l’abri bus de St Etienne en préau collectif, le désherbage du cimetière de St Andéol, etc…Toutes actions qui témoignent d’une véritable envie de bien vivre ensemble, de savoir vivre peut-être; sans parler de l’école de Sainte Croix qui réussit à maintenir un poste d’assistante maternelle, de l’ancien monastère de Ste Croix qui s’ouvre au cirque une fois de plus avec le festival des « éphémères », de la maison communale de Vachères dont les travaux avancent grâce aux habitants qui mettent la main à la pâte, ni du restaurant « le bistrot badin » qui ouvre ses portes à Saint Julien ! Alors oui, définitivement, le verre une fois encore est plus qu’à moitié plein dans la vallée de Quint. Il y a de quoi s’en réjouir!

Bruno Robinne

Lola et Malik font vivre le bistrot !

Lola et Malik font vivre le bistrot !

In Vino Veritas dit­-on… C’est à l’École du Vin, non loin de Lyon que Malik Delgado et Lola Hirth se sont rencontrés. Arrivés dans la vallée de Quint en
2016 et installés à St­-Julien depuis peu, ce jeune couple dynamique, sympathique et expérimenté est aux commandes du Bistrot BADIN, Restaurant / Épicerie / Bar proposant une cuisine traditionnelle simple et goûteuse et qui a fait son ouverture le jeudi 19 octobre. Un projet de longue haleine voulu et porté par le Maire de St­ Julien­-en­-Quint et son
conseil.


Lola, son diplôme Hôtellerie­-Restauration (salle & cuisine) puis une spécialisation en sommellerie en poche, a fait ses armes en œuvrant dans un Bar à Vins puis dans le restaurant maternel dont elle devient l’associée à part entière. L’activité y est intense et saisonnière.
Malik pour sa part a des origines chilienne, canadienne et française. De formation littéraire à la base, il s’est reconverti dans l’Hôtellerie- Restauration avec un diplôme de cuisinier puis une spécialisation en sommellerie. Il a fait ses classes dans des restaurants étoilés et y perfectionne son art dans les caves à vins, organisant notamment
des ateliers ludiques lors de séminaires de connaissance du vin.


Nos deux Quintous d’adoption sont aussi des “globe­trotters” tout autant que des polyglottes et pendant plusieurs années ils ont mis à profit les
mois d’hiver, où leur activité professionnelle était moindre, pour partir voyager, apprendre, toujours apprendre, tant les langues étrangères que les
processus de vinification en Australie et au Chili, visiter famille et amis, goûter les saveurs des cuisines d’ailleurs.


À l’origine de leur arrivée dans la vallée, c’est une annonce postée sur le site de la Communauté des Communes du Diois qui a attiré leur attention et leur intérêt. Participer à un projet communal leur a semblé une belle opportunité de pouvoir s’installer et s’investir professionnellement en accord avec leur vision personnelle du métier. D’autant plus que le premier contact avec la vallée de Quint a été décisif, tant par l’accueil qui leur a été fait que par la beauté de la région. Ils ont senti que là existait un dynamisme et un fort pouvoir attractif, ce qui leur a donné envie d’investir toute leur énergie dans cette entreprise. Participer à la création d’un lieu convivial et ouvert à tous, raviver, resserrer et rassembler les liens au sein cette belle vallée, voilà ce qui leur a plu. Ils auraient envie, comme dit Lola que « tout le monde se sente chez soi, chez nous. »
Ils ont eu à cœur de faire du Bistrot BADIN une vitrine de la vallée et sont allés rencontrer les producteurs locaux, s’informant de leurs moyens de productions, pour comprendre comment ils travaillent, goûtant les produits, tissant ainsi petit à petit des liens de confiance. Pour le Bistrot BADIN, ils ont choisi des produits qui leur plaisaient et un des facteurs décisifs pour leur sélection a été une éthique respectueuse de l’environnement et de l’animal. S’ils privilégient les productions locales et le circuit court, dans la vallée de Quint comme dans des vallées voisines, tel par exemple un projet de partenariat pour le maraîchage sur le col de Marignac avec l’association « Les Jardins Nourriciers », les deux jeunes
restaurateurs / sommeliers restent ouverts à d’autres perspectives de
collaboration.

Et de conclure, « Si le projet a été possible c’est que le Maire de St-­Julien et ses adjoints se sont mobilisés pour porter cette entreprise de bout en
bout. Nous nous sommes sentis soutenus dans cette création. Nous avons nos idées et nos envies pour faire vivre le Bistrot BADIN mais nous restons
ouverts à toutes propositions qui pourraient faire de ce lieu un endroit de partages et d’échanges, le tout sur un mode chaleureux et convivial. »
A vrai dire, le projet de Malik & Lola est en fait un projet à trois car la petite Bonny s’est invitée dans le cercle familial et a fait son arrivée à la Maternité de Die au début de l’été 2016. Ils sont heureux et ravis à l’idée de la voir grandir dans ce lieu de rencontres et de détente au contact d’une clientèle variée, qu’il s’agisse d’habitants de la vallée de Quint et du Diois ou de touristes de passage.

Souhaitons belle réussite à Malik & Lola et longue vie au Bistrot BADIN, pour le bonheur de tous les gosiers et les papilles de la vallée de Quint!

Sarah de Caumon


L’ouverture du Bistrot BADIN a eu lieu le jeudi 19 octobre. Tous les curieux ont été conviés à partir de 16h pour venir fêter la naissance de cette belle aventure.
L’inauguration officielle en présence des élus locaux aura lieu le 02 décembre !

Vallée de Quint, histoire de maison, Le Colombier, suite et fin

Vallée de Quint, histoire de maison, Le Colombier, suite et fin

Alors je reprends mes recherches et je découvre que colombier signifie beaucoup plus que la simple définition du dictionnaire.

Voici le résultat de mes recherches : « Un colombier était à l’époque féodale un édifice destiné à loger et à élever des pigeons. Le colombier est nommé plus souvent pigeonnier depuis le XVIIIème siècle, mais le terme de colombier peut désigner un pigeonnier en forme de tour, généralement indépendant des autres bâtiments.

Au Moyen Âge et après, la possession d’un colombier à pied, construction séparée du corps de logis, ayant des boulins (nichoirs) de haut en bas, était un privilège du seigneur haut justicier. Chaque boulin correspondait à la possession d’un arpent carré (ou acre) de terre, c’est-à-dire 50 ares ou 5 000 m² (x boulins divisés par 2 = y hectares).

Oups, la famille habitant Le Colombier en 1580, date du colombier, devait donc être une famille noble ou de haute influence possédant un domaine très étendu !

Dans cette hypothèse, je replonge dans Google et après quelques … heures, je trouve « Les petits cahiers de Marc Gauer, généalogiste connu et spécialiste de la noblesse du Vivarais. Un de ces petits cahiers est consacré à la famille Jossaud qui comprend une branche vivaraise et une branche provençale. Dans ces quelques pages, résultats de recherches certainement très longues et fastidieuses, il est mentionné un François de Jossaud. Voici ce qu’écrit Marc Gauer :

« François de JOSSAUD, originaire de Provence, accompagna en qualité de médecin, Henri III en Pologne. Il se maria, une première fois en Pologne, et à son retour en France, s’établit à Saint-Julien-en-Quint, où il acheta la terre du Colombier, domaine qui n’a cessé depuis lors d’appartenir à la famille. Sa femme étant morte peu après, Il se maria une seconde fois avec Nn REBOUL de la JULIERE. »

Henri III, 4ème fils d’Henri II et de Catherine de Médicis, est parti pour la Pologne en décembre 1573. Le 21 février 1574 le jeune prince de 23 ans est sacré roi de Pologne dans la cathédrale Saint-Stanislas. Mais Henri regrette la cour de France réputée dans toute l’Europe pour ses fêtes et, sans la permission de la diète polonaise, il s’échappe en catimini dans la nuit du 18 juin 1574 du palais royal du Wawel.

C’est donc en 1574 que François de Jossaud revient en France et enracine sa famille au Colombier avec 2 fils, David qui se fixera à Montclar et Jean qui restera à St-Julien.

Deux siècles après, nous retrouvons des descendants Jossaud, nés à St-Julien, devenus famille de négociants dans « huguenots-france.org » où sont cités Paul Jossaud né avant 1748, Pierre né avant 1719 négociant en soie à Saillans, Pierre marchand toilier né vers 1746 et décédé à Lyon en 1785, Gabriel né en 1750 et décédé à Lyon en 1799, Jean-Baptiste, négociant à Lyon vers 1787, …

Et cent ans plus tard, comme nous l’avons vu, la famille verra se succéder dans ses rangs des percepteurs et receveurs des impôts …

Maintenant tout est clair, je comprends mieux et peux laisser dormir en paix dans leur petit cimetière protestant les derniers descendants de cette grande famille Jossaud !…

Voici comment se termine l’épopée de la famille d’un gentilhomme, médecin du roi, qui venant de sa Provence via la Pologne s’installa en 1574 dans notre petit coin perdu de la vallée de Quint et a forgé la belle histoire de près d’un demi siècle du Colombier.

Danièle LEBAILLIF

Sainte-Croix

Les loups dans la vallée, une protection contre nature

Habitant St Julien, je reçois ” la feuille de Quint ” depuis environ deux ans. Étonné de n’y avoir vu à ce jour aucun article consacré à ce qui me semble être un problème majeur de la vie dans la vallée, à savoir la présence des loups et les attaques répétées contre les troupeaux, je me décide à en dire quelques mots.

La présence des loups dans la vallée de Quint, comme dans tous les territoires pastoraux, est un facteur de déclin, de plusieurs points de vue : économique, environnemental, sociologique et culturel.

Déclin économique parce que, outre un surcroît de travail, les attaques contre les troupeaux occasionnent de lourdes pertes aux éleveurs : brebis tuées et blessées, avortements, pertes de fertilité, paniques. Les indemnisations ne compensent que les dégâts vérifiés et chiffrables. Les moyens de protection des troupeaux, tels que gardiennage renforcé, clôtures, et chiens de protection sont aussi déraisonnablement onéreux. En partie pris en charge par la société, ils rehaussent encore, quels qu’en soient les payeurs, le prix de revient monstrueux de la présence des loups.

Déclin environnemental parce que pour tenter d’éviter les attaques, les éleveurs modifient leurs pratiques. Par exemple, les pâturages les plus enclavés ou les plus éloignés des fermes ou bordés de bois ne sont plus utilisés qu’en dernier recours, quand l’herbe se fait rare ailleurs. Conséquence inéluctable : les landes se boisent, les paysages se ferment et les espaces pâturés se réduisent aux fonds des vallées. D’autre part, la faune sauvage subit aussi des évolutions liées à la présence des loups : disparition considérable des gibiers tels que biches, mouflons, chamois, chevreuils, et modification du comportement des survivants.

Enfin, déclin sociologique et culturel parce que la présence et la protection – on pourrait dire la sacralisation – des loups produit des bouleversements tels dans les pratiques et les mentalités paysannes, que l’on perçoit déjà, après seulement quelques années de présence des prédateurs, de nombreuses manifestations d’indignation, de colère, ou pire, de résignation, des éleveurs de la vallée. Quel jeune voudra demain reprendre ou créer un élevage en connaissant les contraintes supplémentaires qui lui sont imposées par le statut d’espèce protégée des loups, et en sachant que, quoi qu’il fasse, il aura toujours à subir des attaques ? Tous les scientifiques le disent et les éleveurs le vérifient quotidiennement, le loup est un animal opportuniste qui donc s’adapte à toutes les situations. De plus, ce que l’on appelle son ” comportement social ” (vie en meute, chasse en meute, propagation par essaimage au sein des meutes), le rend quasi invulnérable du fait que son seul prédateur est l’homme et que la loi (humaine) interdit à l’homme de remplir sa fonction (naturelle) de prédateur. Le déclin culturel réside dans cette contradiction avec les lois de la nature contenue dans le fait de protéger les loups qui ne sont pas en voie de disparition, en sacrifiant des pratiques et des modes de vie qui ont, à l’inverse, construit l’harmonie entre cette nature et les hommes qui la peuplent.

Un cynisme commode et résigné nous conduirait à dire que seule l’espèce humaine est capable d’un tel suicide. En réalité nos attitudes face aux prédateurs n’ont rien à voir avec un comportement d’espèce. Elles sont plus simplement les conséquences de décisions politiques devenues lois qui donnent priorité à une forme d’artificialisation de la vie, déguisée en retour vers la nature, ou plus vaguement vers ” le naturel “, au détriment d’activités humaines et de modes de vie, donc d’une culture, jugée d’un autre temps, dépassée, inadaptée, et que l’on réduit à son folklore pour nous permettre de la conserver, mais juste pour faire joli sur les photos. L’histoire des colonisations nous l’a appris : pour imposer une domination, on commence toujours par dénigrer, déconsidérer les cultures paysannes (celles du pays).

Il y a souvent dans la notion de protection de la nature une arnaque intellectuelle tendant à faire croire que pour la réinstallation de certaines formes de vie sauvage, il n’y aurait pas d’autre solution que sanctuariser des territoires à l’intérieur desquels aucune activité humaine dérangeant ” le sauvage ” ne pourrait être tolérée.* C’est conformément à ce concept que l’on somme les éleveurs, de la vallée de Quint et d’ailleurs, de respecter le sanctuaire des loups, et de ” s’adapter ” à leur présence, en modifiant leur mode de travail, donc leur mode de vie. Et c’est précisément ce qu’aucun d’entre nous ne doit accepter.

Au printemps, lorsque l’herbe pousse, les éleveurs conduisent leurs animaux au pâturage. Depuis toujours la mise à l’herbe est un moment de soulagement pour les paysans – moins de travail -, et de plaisir pour leurs bêtes – enfin de l’herbe fraîche ! – Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Certains sortent leur troupeau avec la peur au ventre : à quand la première attaque ? combien de bêtes égorgées ? tel ou tel pâturage serait-il moins dangereux ? que va-t-il advenir de mon cheptel en alpage sur Ambel ou Font d’Urle ? Ces inquiétudes ne sont pas banales. Elles nous incitent à la solidarité avec les éleveurs, pour le maintien et le développement des activités agropastorales, facteur de biodiversité dans la vallée de Quint, et par conséquent – pourquoi craindre de le dire ? – pour l’élimination des loups.

*Au sujet de la protection de la nature, on peut lire ” Le jardin de Babylone ” de Bernard Charbonneau, publié en 1969, dans lequel l’auteur s’attachait (déjà) à démontrer comment, après avoir ravagé la nature, la société industrielle finissait de l’anéantir en ” la protégeant “, en ” l’organisant “.

Bernard Moser