« Le Prod’huit du Pressoir » Les noms d’autrefois sont aussi les noms d’aujourd’hui.

« Le Prod’huit du Pressoir » Les noms d’autrefois sont aussi les noms d’aujourd’hui.

Automne 2012, lorsque nous poussons pour la première fois la grande porte de notre maison à St-Julien-en-Quint, c’est une histoire de famille qui nous ouvre ses bras. Les murs, les meubles, les objets de cette grande bâtisse à l’énergie singulière, nous confient des écrits, des images, des livres, cahiers et des papiers jaunis, chargés des symboles de notre passé et qui évoquent à leur manière le récit de plus d’un siècle d’Histoire au village…

Dans la cuisine, une maie. C’est un meuble rustique qui était utilisé pour la conservation de la farine et comme pétrin pour la fabrication du pain. Sous le plateau qui sert de plan de travail, un grand cahier sombre, avec une reliure verte émoussée, recouverte d’un papier marbré aux couleurs pourpres. Derrière sa couverture, l’odeur des très vieux livres, et quelques chiffres griffonnés dans un sens ou dans l’autre. Un fragile papier jaune plié, ainsi transformé en enveloppe, et orné d’un timbre rouge non daté a trouvé refuge là pendant plusieurs décennies…

Sur la première page, d’une écriture aussi somptueuse que difficile à déchiffrer, je peux lire « Compte des Blés Moulus – 1877 ».

Je feuillette avec un sourire curieux, les pages de chiffres qui s’organisent au fil des lignes.

Dans la première marge, le mois de Juillet, puis une colonne avec un chiffre qui est vraisemblablement le jour précis de la date. Ensuite vient le nom de la famille, suivi d’un nombre de sacs (blés, seigle, maïs, orge) dernier chiffre après plusieurs lignes rouges verticales, qui pourrait correspondre à un prix. On peut suivre la consommation, famille par famille de sacs de farine. Dans la liste interminable des noms, j’en reconnais certains, parfois orthographiés à l’ancienne ou mal orthographiés… Clin d’œil à leur descendance : « Jan Besson de Marigniac » – « Bertrand Jean de St-Etienne » – « Bouillane Auguste » – « Malliet Jean-Pierre » – « Martin Entoine » – « Morel Jule » – « Fraud Jean » – « Veuve Arbaud » – « Lantome instituteur » – « Louise Mars » – « Bertrand David » – « Blache Henri » – « Adolphe Richaud » – « Granon Jacques » – « Grangeron Antoine de Ste-Croix » – « Bonnet Régis » – « Vincent Jean » … Parfois en début de pages, on peut lire des paragraphes entiers barrés d’une grande croix tracée à l’encre, qui correspond aux ardoises soldées !

Vers le milieu des cahiers, des pages presque vierges, sur lesquelles on peut lire ce genre d’écriture : « N°26 Joubert Jean-pierre aux Bonnets – Le 21 Avril 1859 – 119 kilos » – « Morel Jacques, oficier à St-Julien » – « Planel Jean-Pierre à Millon »… Nos hameaux y sont tous répertoriés, avec des orthographes plus ou moins éloignées « Tourtre, Baïle, La Carde, Pérolier, Pélas, Ruisses… ». Je les connais bien moi-même, puisque j’ai fait le recensement de la commune de St-Julien-en-Quint en 2012, le deuxième hiver après notre arrivée, alors que notre premier fils Luc avait tout juste 9 mois !

À la fin du cahier, l’on trouve le « Prod’huit du Pressoir » et de nouveaux, des colonnes, des noms, et la mention « Doi », ou lorsque cette première mention est rayée, il est écrit «  Peyer ». La fin du cahier est bien déchirée, usée par tous ces comptes rendus… Les écritures sont sublimes, les majuscules majestueuses, et les lettres tellement élancées que souvent illisibles. C’est un bijou qui témoigne du passé de notre moulin et que j’ai eu plaisir à vous décrire dans cette page de la feuille de Quint !

Cécile Pagès

Une classe unique, “digne d’un livre d’images”

Une classe unique, “digne d’un livre d’images”

« Élèves en plein air ». C’est le titre d’un article paru récemment dans le magazine « La vie ».

Sur une grande page en couleurs, l’on peut reconnaître la belle façade en bois de l’école de St-Julien-en-Quint, au pied des pentes de la Tête de la Dame. En sortent, avec le sourire jusqu’aux oreilles, une belle poignée d’enfants tout de couleurs vêtus, dont l’entrain et l’enthousiasme réjouit.

« Au pied de l’école, un potager, où poussent haricots, courges et betteraves. Derrière, un flanc de Vercors sur lequel glissent des aigles et des buses ». Aujourd’hui, une bonne vingtaine d’enfants de St-Julien et St-Andéol se retrouvent dans cette école, au sein d’une classe unique sur six niveaux. « Quant Odile Justafré, l’institutrice s’y est installée avec sa famille, l’école, qui ne comptait plus que cinq élèves, était sur le point de fermer. Les quatre enfants d’Odile défièrent les statistiques, et cette femme au regard franc et bienveillant fut finalement nommée sur place, au service de trois famille, dont la sienne ! »

Dans la classe unique, « digne d’un livre d’images », toutes les étapes de l’apprentissage cohabitent : sur les fils tendus à travers la classe, on trouve les lettres de l’alphabet comme les terminaisons du passé simple.

Cette année, les activités du potager sont accompagnées par les mains vertes de Roger, habitant du village, qui fait lui-même son jardin juste derrière celui des enfants. Sur les étagères de l’école, on trouve parfois des stolons de fraisiers… « Quand ils sont encore trop petits, on peut les mettre dans un verre d’eau et voir pousser leurs racines », raconte Luc, 5 ans, le nouvel élève qui intègre cette année l’école en grande section de maternelle. « De nombreux apprentissages peuvent se faire via la nature », souligne Odile. « Mon but est que l’enfant prenne plaisir à venir à l’école ».

« La mairie, qui connaît la force d’attraction de l’école sur les familles, finance un poste pour soutenir la maîtresse, au vu de l’effectif élevé de la classe. » Formée à la pédagogie Montessori, Hélène accompagne individuellement les enfants sur des besoins particuliers. Élodie quant à elle, assure le périscolaire et le suivi des grandes sections. Et chaque année, tous les meubles de la classe sont changés de place, en vue de créer un nouveau décor pour que l’enfant grandissant puisse faire sien le changement !

L’église-temple de Ste-Croix, une histoire mouvementée, un patrimoine à préserver

L’église-temple de Ste-Croix, une histoire mouvementée, un patrimoine à préserver

Tous les Quintous connaissent l’église de Sainte-Croix et ses deux clochers qui dominent le monastère.

Son histoire est bien sûr liée à celle du monastère puisqu’elle était son église. Elle fut construite au XIème et a donc connu 1000 ans de cérémonies, chants religieux, consécrations et décrépitude …

Elle a vécu une période faste sous la gestion des Augustins, puis des Antonins, a dû accueillir de très nombreux pèlerins et malades qui venaient implorer Saint-Antoine pour être guéris du Mal des Ardents qui a sévi en France pendant des décennies. Combien d’abbés et de prieurs sont venus en ses murs confier à Dieu leurs difficultés rencontrées dans la gestion du monastère, combien de moines y sont venus prier et unir leur voix pour clamer leur foi, combien de passants, de malades se sont recueillis et ont demandé l’aide de Dieu devant leurs angoisses et leurs souffrances … On peut imaginer que le monastère attirait beaucoup de monde en ces temps difficiles où il était monnaie courante de s’en remettre à Dieu dans les grands moments de sa vie.

Puis les guerres de religion sont arrivées, très présentes et actives dans notre région. Le monastère et son lieu de culte en sont sortis meurtris et dans un triste état. Au XVIIème, l’église était en grand partie détruite, la voûte s’était effondrée et l’ensemble architectural du monastère et de son église était voué à disparaître. C’est alors que l’évêque de Valence a souhaité y implanter un séminaire, ce qui a momentanément sauvé l’édifice.

D’importants travaux ont eu lieu dans le monastère, mais aussi dans l’église. Elle a en effet été raccourcie d’une travée. On voit encore l’arche de la travée disparue au dessus du nouveau porche d’entrée du monastère. La voûte s’était effondrée …, on en refait une nouvelle, mais sans enlever les gravats de l’ancienne amassés sur le sol et donc le pavement de l’église se voit surélevé d’environ 1,60 m. On doit donc modifier les ouvertures donnant sur le monastère, porte et fenêtres, et les traces de ces changements restent visibles sur la face de l’église côté monastère. Et puis bien sûr il faut décorer ce nouvel édifice, ce qui est fait fin XVIIème.

Le séminaire n’ouvrit ses portes que pendant 18 années avant que le monastère ne retombe dans l’oubli.

À la révolution le monastère est cédé en tant que bien national à la famille Grangier qui conclut un bail emphytéotique, qui se concrétisera 50 ans plus tard par un achat définitif. Le monastère est donc privé depuis la révolution. À la même période, l’église est rattachée à la commune de Sainte-Croix.

La famille Grangier contestera ce fait lors de son achat du monastère en 1840 en arguant que l’église fait partie du monastère et qu’elle fait donc partie de son achat. Après un procès, c’est la commune qui l’emporta, mais les instances napoléoniennes avaient tranché depuis fort longtemps dans ce sens en confirmant le rattachement de l’église à la commune comme l’indique le premier cadastre officiel de 1824.

En 1805, suite au concordat, l’église est coupée en deux. La nef deviendra le temple du village, le chœur et les absides formeront la nouvelle église. Et depuis ce temps, l’église de Sainte-Croix abrite les deux cultes et a deux clochers, élément très rare qui la caractérise.

Très récemment des travaux ont été menés dans l’église dont l’intérieur est en mauvais état. Les intervenants ont ainsi découvert dans l’ancien chœur des décors peints à motifs floraux dans un état méritant leur préservation, voire leur restauration. Ils ont été vus et analysés par des experts qui ont confirmé la bonne facture de ces décors utilisant des colorants de qualité tels que le lapis-lazuli pour les bleus … Ils ont été datés de la fin du XVIIème, période de la décoration de l’église en vue de la transformation du monastère en séminaire.

Avant d’entamer la restauration de ces œuvres, l’édifice, église et temple, a fait l’objet d’un bilan complet de ses structures et le verdict est tombé après la visite de plusieurs experts, professionnels et architectes. Tous ont été unanimes, la charpente a beaucoup souffert et doit être revue. Le toit constitué de plaques amiantées recouvertes de tuiles canal poreuses et très abîmées doit faire l’objet d’un désamiantage avant la mise en place d’une nouvelle couverture respectant l’ensemble architectural de l’église-temple et du monastère. La base des murs doit être drainée afin d’éviter les remontées humides visibles actuellement sur les murs intérieurs de l’église. L’ensemble de tous ces travaux représente un budget colossal pour le petit village de Sainte-Croix : 208.000 €.

L’édifice n’étant pas classé, nous ne pouvons obtenir de subventions nationales. Le département a montré sa volonté de nous accompagner dans ce lourd chantier, mais nous devons faire appel à toutes les fondations, associations et organismes privés impliqués dans les projets de protection du Patrimoine.

Lancer tous ces appels aux fonds représente un lourd travail administratif et un suivi hebdomadaire que le maire et le conseil municipal auraient eu du mal à assumer compte tenu de leur charge déjà lourde.

C’est pourquoi une association a été créée en mai 2016, l’association des « Amis de l’église-temple de Sainte-Croix ». Les six membres fondateurs se sont lancés dans l’aventure. À ce jour la grande majorité des dossiers a été envoyée et nous sommes dans l’attente des retombées …

Un vide-greniers a été organisé le 21 août dernier, a remporté un bon succès et nous a permis de glaner quelques fonds de départ pour lancer des opérations de plus grande envergure.

Notre adhésion à la Fondation du Patrimoine devrait être officialisée sous peu afin de nous permettre de lancer des appels à donations privées que ce soit auprès d’entreprises, comme de particuliers en leur faisant bénéficier de crédit d’impôts allant de 60 à 66 % de la somme donnée pour la préservation du patrimoine de Sainte-Croix.

Alors si vous avez l’esprit « mécène » envers notre patrimoine quintou, appelez l’association au 06 86 08 16 03.

Grand merci par avance !…

Danièle Lebaillif

Terrain de boules à Vachères-en-Quint

Terrain de boules à Vachères-en-Quint

Ne vous méprenez pas, il se passe aussi des choses à Vachères-en-Quint… On manque peut-être de quelques reporters pour relater ces bons moments, mais c’est qu’ils sont fort occupés et s’entraînent ardûment à la pétanque sur le tout nouveau terrain de boules du village.

L’été s’est écoulé au rythme de parties endiablées et on peut dire, sans mentir, que tou(te)s sont fin prêt(e)s à accueillir quelques autres villages de la vallée qui oseraient venir les défier sur ce terrain! Peut-être lors d’un tournoi inter-villages baby-foot/pétanque?

Naissance du Quint’Foot

Naissance du Quint’Foot

On savait Dorothée Martin artiste. Ses peintures avaient suscité beaucoup d’enthousiasme lors de la dernière brocante. On la connaissait comme éleveuse et agricultrice. On lui reconnaissait bien du talent au maniement du ballon rond. On découvre maintenant Dorothée également artisane pleine d’ingéniosité. Le Quint’Foot est né de ses mains et de son imagination.

Un premier exemplaire a été mis à disposition à l’ÉpiLibre pour que chacun puisse en profiter. Et Dieu sait si de nombreux joueurs s’y sont essayés depuis son installation fin septembre. Merci à Dorothée. Nous invitons tou(te)s à tous les Quint’babyfooter(euse)s à venir tâter du Quint’Foot et pour celles et ceux qui ne peuvent plus s’en passer, notamment lorsque l’Épilibre est fermé, Dorothée serait ravie d’en fabriquer d’autres, sur mesure.