Juillet 2017. Christiane, ornithologue amateur scrute tous les matins l’aire de reproduction d’un couple d’aigles royaux. Les parents tournoient dans le ciel, au dessus de la Drôme, incitant l’aiglon à s’envoler.

Cela fait plusieurs semaines que le duvet du jeune aigle a fait place à un plumage sombre avec des taches blanches, qu’il s’agite de plus en plus et s’adonne à des exercices de musculation en vue de son futur envol. On peut le voir sautiller sur le nid en battant des ailes. Il aimerait y aller, d’autant qu’il commence à avoir faim. Les parents ont espacé leurs apports de proie depuis plusieurs jours, attisant sa faim pour l’inciter à quitter le nid. Aujourd’hui, maman aigle tournoie autour du nid, un lapin dans les crocs. On pourrait presque l’entendre crier « viens donc goûter à ce bon civet ».

L’aiglon n’en peut plus. Il se tient au bord de l’aire, saute de plus en plus haut. Ça y est, il saute dans le vide. Aujourd’hui commence sa vie d’aigle, son apprentissage, sa route vers l’autonomie. Bientôt il volera au dessus de la Sûre, ses parents lui apprendront le vol, la chasse. Il traquera mulots, lapins, oiseaux et autres petites proies. En route vers l’autonomie. Les parents eux vont bientôt recommencer leur cycle, en espérant qu’un autre aiglon verra le jour au printemps prochain.

L’aigle royal est une espèce protégée. A ma connaissance, deux couples nichent dans la vallée, l’un à Ste Croix, l’autre en fond de vallée, sur les hauteurs des bonnets. Nous ferons mieux connaissance avec cet oiseau de légende dans le prochain numéro de la feuille de Quint. Vos témoignages seront très appréciés.

JC Mengoni