J’ai eu jusqu’à 100 ruches dans la vallée du Tessin, en Suisse. J’avais beaucoup écouté les anciens, qui m’avaient transmis leur expérience et leur bon sens. Je produisais à l’époque 2000 à 2500 kg de miel tous les ans que je vendais dans les magasins bio. Une passion que je cumulais – à l’époque, j’étais jeune (sourire) – avec ma fonction d’enseignant et de salarié du WWF. Mon rucher a été pratiquement totalement détruit par la « maladresse » d’un voisin qui jetait ses cendres en lisière de forêt. Je n’ai pas eu l’envie de redémarrer. J’ai donné les quelques ruches qui avaient survécu au feu. « L’appel de l’abeille » a repris suite à mon déménagement à St Andéol. Logique quand dans la vallée de Quint, on est en contact fort avec la nature. Par contre, j’ai changé mon regard par rapport à l’abeille. Je suis passé de « combien ma ruche peut-elle produire » à « mes ruches, mes abeilles sont-elles bien ? ». Attention, il n’y a pas de jugement dans ces mots. Il y a heureusement des apiculteurs professionnels qui produisent du bon miel dont nous nous régalons. Je parle seulement de moi, de ce qui me guide aujourd’hui. Je suis d’abord passé à la ruche Warré. Elle n’est pas conçue principalement pour faciliter l’intervention de l’homme comme les ruches à cadres, mais pour apporter plus de confort aux abeilles. Je pense que demain, je vais plus aller vers un habitat naturel, des ruches-tronc, ou en tout cas rondes, sans angles, en recherchant les lieux les meilleurs grâce à la géobiologie. Et limiter mes interventions au strict minimum. Suis-je dans la vérité ? Je n’en sais rien. C’est en tout cas mon ressenti actuel.
Interview : Jürg Etter, du professionnalisme à une apiculture de bien-être
décembre 2016 | Feuille de Quint | 0 commentaires